Une ripisylve saine sans invasion est bien souvent associée à un cours d’eau en bon état de fonctionnement. Les bénéfices vont au-delà du milieu à proprement parlé. Ils se traduisent par des services à nos communautés qui vivent avec le fleuve.
Ainsi la ripisylve en bon état :
La ripisylve que l’on trouve actuellement sur les bords des cours du bassin versant est l’héritage de cette histoire. Son état diffère selon les contextes. Trois grands types de situation sont rencontrés sur le bassin versant :
L'aulne est la principale essence constituant les ripisylves du bassin versant. Sa régression peut avoir de nombreuses conséquences néfastes : érosion accrue des berges, disparition de certains milieux naturels, embâcles...
Le phytophthora de l'aulne est une maladie causée par un microorganisme. Identifiée en France en 1996, elle se répand depuis le long des cours d’eau décimant les peuplements d’aulnes, toutes espèces confondues. Elle constitue une réelle menace pour les boisements rivulaires. La mort de l'arbre survient par la diminution de sa capacité à s'hydrater.
Il n’y a pas de solution curative à ce jour. Seuls les gestionnaires sont en capacité aujourd’hui par leurs pratiques de contenir l’extension et de limiter la vulnérabilité des boisements.
La végétation des bords de cours d’eau était autrefois très convoitée par l’homme (fourniture de matériau et d’énergie, ressource pour les troupeaux). La ripisylve était donc gérée dans l’objectif d’approvisionner durablement les activités humaines.
Avec le temps, les avancées techniques et l’évolution de notre société, la plupart des riverains se sont progressivement désintéressés des bénéfices de ce milieu, n’y trouvant plus une réponse à leurs besoins, et ont abandonné sa gestion. Parallèlement, les aménagements en rivière se sont multipliés avec l’essor économique, les besoins agricoles et les besoins de protection contre les inondations, réduisant de fait la place laissée à la ripisylve sur certaines portions des linéaires.
Aujourd’hui, il y a schématiquement :
Globalement, nous rencontrons cette première situation sur les affluents en amont du barrage de Vinça.
Cette seconde situation est observée sur la Têt en aval du barrage de Vinça.
Pour être optimale, la gestion de la végétation se doit de répondre au mieux aux différents enjeux observés à la fois à l’échelle locale, mais aussi à l’échelle globale en considérant le fonctionnement du cours d’eau et du bassin versant.
Les enjeux à intégrer dans la réflexion sur la gestion sont les suivants :
Pour déterminer la façon de gérer la végétation sur un tronçon homogène de rivière, il faut établir un diagnostic des besoins en fonction des enjeux en place. Selon le diagnostic la gestion consistera ou non en une intervention, et celle-ci sera plus ou moins importante selon l’historique et la logique des précédentes interventions.
Le lit d’un cours d’eau appartient aux propriétaires des terrains situés sur les deux rives. À ce titre, ils doivent en assurer l’entretien et le bon fonctionnement.
Un cours d’eau domanial appartient à l’État, alors qu’un cours d’eau non-domanial, est la propriété des riverains dont la parcelle est traversée.
Le bassin versant de la Têt comporte majoritairement des cours d’eau non domaniaux. Ce sont donc les propriétaires riverains qui sont chargés d’entretenir les berges et les bancs. Sur la Têt en aval du barrage de Vinça, les propriétaires sont organisés en Associations Syndicales Constituées d’Office qui en échange d’un rôle (forme de redevance perçue auprès des propriétaires) organisent et réalisent l’entretien de la végétation sur un tronçon délimité. Les missions et le périmètre d’intervention des ASCO sont définis dans des statuts validés par le Préfet
Les collectivités (communes, intercommunalités, syndicat de rivière) peuvent réaliser des projets de gestion sur les lit et les berges de la rivière dès lors qu’elles font reconnaitre que le projet revêt un caractère d’intérêt général ou d’urgence.
Les fonctions des zones humides sont à l’origine de services, dits écosystémiques, dont l’homme peut tirer des bénéfices directs ou indirects, des biens produits, utilisés et consommés par l’homme, et ayant une valeur économique et/ou sociale pour les sociétés humaines.
Trois fonctions majeures peuvent être identifiées :
D’après le site Eau France
Le bassin versant de la Têt présente une densité exceptionnelle de zones humides. Celle-ci est particulièrement forte sur la tête du bassin (massifs du Carlit, massif du Madres, hautes vallées de la Carança, de la Rotja). L’aval du bassin versant compte également de nombreuses zones humides, mais celles-ci sont globalement moins connues, en dehors des plus emblématiques : la ZNIEFF du Bourdigou, la Prade de Canohès, les friches humides de Torremila. Les zones humides à l’aval de Vinça sont également davantage sujettes à la pression urbanistique, la population étant majoritairement concentrée dans la plaine.
Au cours du dernier siècle, plus de la moitié des milieux humides a été détruite. Ces milieux sont encore aujourd’hui menacés en raison de l'urbanisation, de l'intensification de l’agriculture ou encore des pollutions…
Les intérêts de préserver et de valoriser les zones humides sont évidents pour nos territoires dans le contexte du changement climatique et l'avènements de phénomènes climatiques (crues, sécheresses) d'intensité et de fréquence plus élevées.
Plusieurs plans de gestion de milieux naturels comprenant des zones humides existent sur le bassin versant. Ils sont généralement en place sur des espaces reconnus pour leur patrimoine naturel d’intérêt. Ils sont portés par différents maitres d’ouvrages et à des stades d’avancement différents.
Il s'agit maintenant d'aller plus loin en étayant, là de besoin, les connaissances sur les fonctions assurées par les zones humides, l’état de ces fonctions et leur niveau de vulnérabilité puis en intervenant sur celles qui sont prioritaires vis-à-vis des fonctions remplies recherchées et des services rendus associés.
De nombreuses espèces exotiques sont régulièrement introduites en France. Leur arrivée s’est vue facilitée par la circulation commerciale des biens à l’échelle mondiale. Certaines espèces végétales trouvent des conditions propices à leur développement sur les berges des cours du bassin versant de la Têt. En effet, les espèces invasives se caractérisent par un pouvoir de colonisation très rapide supplantant dans certains cas les espèces autochtones. Ce caractère invasif est lié àlʼabsence des facteurs limitants présents dans l'écosystème originel (prédateurs, autres espèces concurrentes, climats)
Bien souvent, ces conditions propices découlent de l’intervention de l’homme sur les cours d’eau (activités, usages, travaux sur les milieux aquatiques) qui déséquilibre le milieu initial et contribue à l'amplification de la colonisation.
La prolifération de plantes exotiques est source de divers problèmes : perte de biodiversité, altération du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et des usages.
Au moins une dizaine de plantes aquatiques (jussie, myriophylle du Brésil, lentille d’eau, élodée du Canada, Azola fausse fougère, hydrocotyle fausse renoncule) et une trentaine de plantes terrestres (Cannes de Provence, Robinier faux acacia, Buddléia de David, Mimosa d’hiver, Ailante, Herbe de la Pampa, Raisin d’Amérique, Berce du Caucase etc.), sont présentes sur les cours d'eau du bassin versant de la Têt.
Pour mieux connaitre les plantes invasives les plus courantes sur le bassin versant de la Têt et disposer de conseils pour lutter contre leur prolifération, vous pouvez consulter ces fiches proposées par la Direction Départementales des Territoires et de la Mer