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Un territoire à risques importants d’inondation

Le périmètre du TRI

Tout au long de son histoire, les Pyrénées-Orientales ont connu des inondations majeures. La recognition de ce risque a conduit l’Etat à délimiter le Territoire à Risques Importants d’inondation (TRI) de Perpignan-Saint-Cyprien.

Le périmètre du TRI, recensant 43 communes, a été constitué autour du bassin de vie de l'agglomération perpignanaise. Celui-ci a été défini en tenant compte de la dangerosité des phénomènes sur certaines communes (les communes littorales et Perpignan notamment), de la pression démographique du territoire ainsi que de la fréquentation touristique, due notamment à la façade littorale du TRI.

Le TRI de Perpignan-Saint-Cyprien est exposé aux submersions marines ainsi qu'à des crues de type méditerranéenne, générant des crues rapides à très rapides du réseau hydrographique, composé notamment de 4 cours d'eau principaux : l'Agly, la Têt, le Réart et le Tech et de nombreux cours d'eau secondaires.

La Directive Européenne Inondations

La directive 2007/60/CE du 23 octobre 2007, relative à l'évaluation et la gestion des risques d’inondation (transposée en droit français à travers la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 et le décret n° 2011-277 du 2 mars 2011), détermine un cadre et une méthode pour l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques de gestion des risques d'inondation.

Sous l'autorité de chaque préfet coordonnateur de bassin, sa mise en œuvre s’est déclinée en quatre étapes :

  • La réalisation d'une Évaluation Préliminaire des Risques d'Inondation (EPRI) ;
  • Une cartographie des risques d'inondation à l'échelle de chaque Territoire à Risques Importants (TRI) d’inondation ;
  • Un Plan de Gestion des Risques d'Inondation (PGRI) qui définit pour une durée de 6 ans les objectifs généraux en matière de gestion du risque d’inondation à l'échelle du bassin Rhône-Méditerranée et les objectifs particuliers à l'échelle des périmètres de gestion des TRI. Ce plan de gestion est encadré par une stratégie nationale de gestion des risques d’inondation (SLGRI) ;
  • Les Stratégies Locales de Gestion des Risques d’Inondation (SLGRI), portées par les collectivités compétentes, visent à atteindre sur les TRI et, au-delà, à l'échelle du bassin versant les objectifs de réduction des conséquences négatives des inondations, fixés par le PGRI, tout en poursuivant les démarches locales engagées.

Le risque d'inondations sur le bassin versant de la Têt

Le bassin versant de la Têt

Sur le département des Pyrénées-Orientales, le bassin versant de la Têt est celui qui présente le plus d'enjeux en zone inondable : on y recense plus de 40% de la population soit plus de 100 000 personnes et l'on dénombre plus de 2400 hectares urbanisés, 340 ha de zones industrielles ou commerciales, 40 écoles et lycées ainsi que plusieurs dizaines de stations d'épuration, captages d'eau potable ou d'irrigation. Les voies de communication sont également vulnérables avec 170 kilomètres d'axes routiers majeurs et 38 kilomètres de voies ferrées potentiellement inondables. En effet, considérant une crue de type exceptionnelle (crue type 1940) 80 communes sur les 99 du bassin présentent des enjeux en zone inondable.

Néanmoins, sur le bassin versant de la têt les risques d'inondation et son évolution ne sont pas homogènes.

UNE ZONE AMONT PEU SOUMISE AUX RISQUES D'INONDATION

A l'amont du barrage de Vinça, l'étendue de la zone à risque d'inondation reste modérée, les enjeux relativement localisés (moins de 3% d'espace urbain) mais le risque peut néanmoins être ponctuellement fort avec des épisodes de crues de type torrentiel qui touchent essentiellement des zones urbanisées (Vernet-les-Bains, Villefranche-de-Conflent, Prades, Vinça, etc.).

Ce secteur amont ne devient réellement vulnérable qu'à partir des crues exceptionnelles.

UNE ZONE AVAL SOUMISE À UN RISQUE PLUS IMPORTANT

A l'aval du barrage de Vinça, le risque est beaucoup plus étendu et couvre de vastes surfaces. Il touche des zones urbanisées mais également des activités agricoles qui sont un enjeu économique très important pour la vallée. Ce secteur aval regroupe la majorité de la population et des enjeux du bassin versant. Globalement de Vinça jusqu'à la mer l'inondabilité par la Têt des terres cultivées et des zones habitées est restreinte à des occurrences moyennes à fortes (de 800 à 2500 m3/s) qui provoquent des déversements latéraux, en particulier rive gauche.

La rive gauche entre Vinça et Perpignan, constitue une zone de débordements privilégiée en cas de fortes crues (crue majeure au sens de l'AZI) de la Têt et ces débordements peuvent être renforcés par les apports des affluents qui arrivent perpendiculairement à l'axe principal.

En rive droite en revanche, la Têt est longée par la RN 116 dont le talus fait office de protection réputée insubmersible pour les crues d'occurrence inférieure à 100 ans. Cette situation est facilitée par le fait qu'au Sud de cette route la topographie du site remonte naturellement.

De manière générale, le rôle des affluents en rive droite et en rive gauche est déterminant et souvent prépondérant dans l'inondabilité du bassin aval. Ce fût notamment le cas lors des crues de 1992 ou 1999. Ces affluents présentent des temps de concentration très courts et des crues violentes, parfois pourvoyeuses de charges solides importantes. La situation est notamment très problématique puisqu'ils transitent souvent par des zones urbanisées.

L'autre particularité de la plaine du Roussillon est d'être parcourue d'un réseau hydraulique secondaire dense pouvant arriver rapidement à saturation.

Enfin, à l'aval de Perpignan se trouve une très importante zone d'expansion de crues, favorisée par une faible pente et la présence de reliefs en rive droite (terrain naturel + RN 116). On se trouve dans les basses plaines de la Têt et de l'Agly. Pour des crues majeures l'intégralité des communes implantées dans cette plaine littorale est inondée sous des hauteurs d'eau de 1 mètre et plus. Notons par ailleurs que cette zone du Bourdigou est également exposée aux crues débordantes du bassin versant de l'Agly.

En conclusion, on notera également que le barrage de Vinça peut jouer un rôle dans l'amortissement de certaines crues (amortit les crues de périodes de retour 60 ans) mais il serait transparent en cas de crue de type 1940. Les dégâts seraient alors bien supérieurs à ceux de l'époque compte tenu de l'accroissement de la vulnérabilité des espaces situés dans le lit majeur de la Têt et de ses affluents. De plus, il ne protège pas des crues des affluents de la Têt situés à l'aval du barrage.


La submersion marine

La façade littorale du bassin versant est soumise au risque de submersion marine, en particulier dans sa partie Sud au niveau de Sainte-Marie-la-Mer, et elle est plus généralement soumise à l'érosion, aggravant de fait le risque de submersion. Cette érosion est liée à des phénomènes de changements climatiques, déficit sableux et présence d'infrastructures (digues, épis, ports, etc.).

La marée astronomique sur le littoral du Roussillon est de type semi-diurne avec une inégalité diurne. Le marnage reste inférieur à 0,5 m. Le niveau moyen se situe à environ +0,10 m IGN69 (+0,4 m CM). A ces variations se superposent des variations dues aux effets météorologiques. Les variations de pression atmosphérique font varier le niveau de la mer de 1 cm par hPa.

Les pressions maximales sont de l'ordre de 1030 hPa ce qui engendre une décote de 0,1m par rapport à la pression de référence au niveau de la mer de 1020 hPa,
les dépressions minimales moyennes s'établissent à 980 hPa soit une surcote de l'ordre de 0,40 m.

Les vents, suivant qu'ils soufflent de terre ou de mer, engendrent aussi des décôtes ou surcôtes qui sont respectivement de l'ordre de 0,5 m par vent de terre (Tramontane) et de 0,4 à 0,6 m par vent de mer. Lors des tempêtes les deux effets générateurs de surcôtes (dépression, vent de mer) coexistent et de ce fait, toute tempête dans le Roussillon survient avec des niveaux hauts de la mer. Près du rivage, entre la zone de déferlement et la côte, s'ajoute l'effet de set-up qui est une surélévation du niveau moyen de la mer engendrée par le déferlement des vagues. Il est fonction de la hauteur des vagues et peut atteindre 0,3 à 0,5 m lors des tempêtes.

Les valeurs mesurées lors des fortes tempêtes des 20 dernières années sont :

  • Gruissan - novembre 1982 : 1,3 m IGN devant la plage et 1,45 m IGN dans le port,
  • Port Leucate - décembre 1997 : 1,12 m IGN,
  • Canet en Roussillon - décembre 1997 : 1,2 à 1,3 m IGN,
  • Saint-Cyprien - décembre 1997 : 1,45 m IGN,
  • Argelès-sur-Mer - décembre 1997 : 1,5 m IGN,
  • Argelès-sur-Mer - novembre 1999 : 1,1 m IGN,
  • Canet - Décembre 2003 : 1,25 m IGN.

L'aléa submersion marine, en ce qui concerne les risques littoraux, est évalué, par convention, à partir d'un niveau centennal.

L'analyse des données actuelles a conduit à retenir le niveau de marin de +2 m IGN pour évaluer les risques de submersion des zones littorales. Par ailleurs, le niveau est augmenté très localement sur la frange côtière terrestre, par le jet de rive des vagues et des paquets de mer peuvent franchir la cote de +3,0 m IGN et inonder les terrains immédiatement en retrait du cordon dont la cote est comprise entre +2 et +3 m IGN69. Il faut aussi noter qu'en période de tempête il y a souvent abaissement du niveau de la plage ce qui permet à la mer de pénétrer de façon plus importante dans les terres.

De plus, la nouvelle doctrine submersion marine prévoit d'intégrer le changement climatique niveau ainsi qu'un niveau centennal à l'horizon 2100 de 2,4m NGF.