L’enjeu relatif à la gestion des crues est omniprésent dans l’historique des aménagements du département, dans les modes de gestion contemporains et dans les préoccupations des collectivités.
Néanmoins, en héritage à des pratiques qui ont visé à une maîtrise des débordements, sans forcément de cohérence amont-aval, la Têt et nombre de ces affluents présentent aujourd’hui un fonctionnement hydromorphologique fortement contraint particulièrement en plaine sous l’effet combiné des endiguements latéraux, recalibrages, dérivations, des extractions passées en lits mineurs, du barrage de Vinça et des occupations humaines du lit majeur.
Face à cet état difficilement réversible, l’enjeu est d’actualité sur le bassin versant la Têt au regard de l’implantation humaine. Néanmoins, la création du SMTBV a permis de le placer dans une réflexion plus large transcendant l’approche hydraulique à l’échelle locale, et posant la question d’une refonte des types de gestion. En effet, il ne s’agit plus seulement « lutter contre », mais de « gérer » le risque à une échelle pertinente en développant une coordination entre les différentes politiques de prévention du risque et d’aménagement du territoire.
Ce constat et cette évolution dans la politique de gestion du risque doivent également être partagés avec l'ensemble des acteurs et de la population du territoire, d'autant que cette politique va parfois à l'encontre des idées reçues, loin de l'éclairage de certains débats ou des connaissances techniques. La concertation et le partage de la connaissance sont donc des éléments forts de l’action du SMTBV.
La ''culture'' du risque implique l'appropriation de la question du risque inondation en vue de l'adoption de comportements adaptés par l'ensemble des acteurs du territoire.
L’objectif du SMTBV est de faire émerger une véritable conscience du risque en particulier chez les plus jeunes notamment par la sensibilisation aux gestes essentiels et aux consignes à suivre.
Depuis 2013, cette action portée par le SMBVT pour le compte des communes a conduit à la distribution de prés de 100 000 DICRIM sur le territoire du bassin versant. A l’échelle des communes du bassin versant de la Têt : 250 274 habitants soit 97% de la population totale ont accès à ce document en mairie sur simple demande.
Témoins historiques des grandes crues passées, les repères de crues sont des marques destinées à faire vivre la mémoire des inondations et à rappeler les hauteurs d'eau atteintes. Sur le bassin versant de la Têt, 25 repères de crues ont été posés.
Depuis l'arrêté du 16 mars 2006, la forme des repères de crue est fixé selon un modèle normalisé. Celui-ci comprend sur le macaron : le nom du cours d'eau, le niveau d'eau atteint et la date de la crue.
Le renforcement de la connaissance du risque, tant dans la cause des inondations (l’aléa) que dans leurs conséquences (degré de vulnérabilité des enjeux par exemple) est un préalable pour pouvoir aller plus avant dans la définition de mesures (structurelles ou non) ou d’aménagements destinés à la gestion du risque.
L’évolution des méthodes, la diversité des outils, des acteurs et des objectifs poursuivis ont conduit le SMTBV dans un processus de fiabilisation et d’uniformisation de la connaissance du risque.
L’OTRI est un outil qui permet de collecter l’information pertinente voire de la faire naître au besoin et de la rendre lisible et utilisable afin d’apporter le meilleur éclairage possible au moment de la prise de décision. En articulation avec l’observatoire régional des risques naturels, l’OTRI constitue aussi une plateforme permettant l’information et la sensibilisation de la population sur les risques d’inondation.
Les systèmes d’avertissement locaux aux crues sont des outils de réduction de la vulnérabilité des biens et des personnes face aux inondations. Ils participent activement à l’organisation de la gestion de crise du syndicat et des communes qui peuvent être alertés en temps réel de la situation hydrologique des cours d’eau.
Le syndicat de la Têt est aujourd’hui équipé de 7 stations hydrométriques dont 3 sont équipées de pluviomètre. Ces stations sont stratégiquement implantées sur des tronçons non surveillés par le Service de Prévention des Crues (SPC) et sur des ouvrages de prévention contre les inondations (digues et barrages).
L’organisation préalable de l’alerte et de la gestion de crise est en effet indispensable pour réduire la vulnérabilité du territoire. Autant que possible la réflexion et les actions supra-communales doivent être développées.
En 2013 et en 2018, le SMTBV a réalisé un groupement de commandes pour le compte des communes. Celui-ci a permis la réalisation ou la mise à jour de 63 PCS. Ainsi à l’échelle du bassin versant, la population couverte par un PCS est de 247 184 habitants soit 96% de la population totale du bassin.
Cependant, la loi du 25 novembre 2021 dite "loi Matras", étend l'obligation de la réalisation des PCS à l'ensemble des communes soumises à : un PPI, un PPRN, un TRI, une zone de sismicité (de niveaux 3 à 5), ou une forêt classée/réputée particulièrement exposée au risque incendie. Par conséquent, l'ensemble des communes du département ont l'obligation de réaliser un PCS.