S'organiser face au manque d'eau
En 2012, l’Etude des Volumes Prélevables de la Têt confirme la tendance et révèle :
Les résultats sont officiellement notifiés par le préfet en octobre 2013.
Les élus du syndicat de la Têt, conscients de l’enjeu capital que représente le partage de la ressource, ont vu l’opportunité d’ouvrir le dialogue à l’échelle du bassin afin de donner voix au territoire grâce à une fédération d’acteurs locaux et bénéficier de financements pour les projets du territoire. En 2013, le SMBVT est donc sollicité par le préfet pour animer l’élaboration d’un Plan de Gestion de la Ressource en Eau – PGRE de la Têt.
Quelle stratégie adopter ?
Le PGRE porte sur l’ensemble du bassin versant de la Têt et se découpe en 13 sous ensembles hydrologiques cohérents. A l’échelle d’une ou plusieurs de ces unités, l’objectif est d’initier des échanges au sein de commissions locales des usagers d’un même territoire, tout usage confondu (ASA d’irrigation, gestionnaires de réseau AEP, EPCI, associations, industries, etc.).
C’est dans ces instances de terrain que nous travaillons au partage équitable et durable de l’eau entre usagers dans une logique de solidarité amont-aval, de manière à ce que chacun puisse satisfaire ses besoins surtout en période de sécheresse.
Le comité technique constitué des techniciens représentants des organismes institutionnels (Etat, Agence de l’Eau, Région, Département, Chambre d’Agriculture, AFB, Fédération de Pêche et Protection des Milieux Aquatiques,…) analyse les propositions issues des commissions locales et s’assure de leur faisabilité technique et financière et de leurs compatibilités avec le bon état des milieux aquatiques.
Après plusieurs allers retours entre ces deux instances, la Commission Gestion Quantitative, composée des élus du territoire valide l’expertise du Cotech et le document PGRE.
Quel est son contenu ?
Le PGRE comprend à la fois un plan de gestion avec des règles de partage de la ressource et un protocole dédié à la gestion de crise ainsi qu’un plan d’actions d’économie d’eau. Les 4 grandes orientations du programme d’actions sont les suivantes (validées lors de la commission gestion quantitative du 1er avril 2015) :
On ne gère bien que lorsque l’on connait ! Il s’agit de maintenir continuellement à jour le diagnostic, acquérir des connaissances en matière d’eaux superficielles et de relation entre cours d’eau et ressources souterraines, évaluer l’incidence des actions mises œuvre et ajuster au fur et à mesure les objectifs et les mesures à mettre en place
Les situations de déséquilibre peuvent être fréquentes et leur résolution passe notamment par les économies d’eau ! Il s’agit d’appuyer les porteurs de projets de tous les usages dans la mise en œuvre de programmes d’actions d’économie d’eau et de gestion et de suivre leurs impacts sur la ressource
Définir les règles de partage chiffrées de la ressource entre usagers d’un même sous-bassin et entre sous-bassins, définir les modalités de gestion en période de crise
Pour faire face au changement climatique, il est nécessaire de trouver des solutions parallèles et complémentaires aux économies d’eau. De nombreuses solutions doivent être mises à l’étude (retenues collinaires de stockage, REUT, ressources de substitutions)
Le Plan de Gestion est un cadre à la concertation. Le rôle du SMTBV est d'être l’animateur, il rédige le document et flèche les financements. Mais ce sont les utilisateurs de l’eau, qui sont acteurs de sa construction.
Quels sont les échéances ?
Le PGRE doit être validé 1 semestre 2019 pour une période 2019-2021 !
Le partage de la ressource, mais comment s’y prendre ?
L’axe C du plan d’action du PGRE introduit la notion d’une vision intégrée de la gestion de la ressource, plus large que celle locale, de l’ouvrage de prélèvement. Pour se partager au mieux la ressource à long terme, il est nécessaire de définir des objectifs de débits en rivière et des volumes prélevables pour l’ensemble des usagers de l’eau.
Si les débits biologiques (voir définition page précédente) sont des données issues d'analyses scientifiquement validées, et mesurées aux différents points de gestion, le PGRE permet d'introduire un autre indicateur :